Qu’entend-on par agriculture régénératrice ?
Selon le sixième rapport du GIEC*, en 2019, environ 22% des émissions mondiales de gaz à effet de serre provenaient de l'agriculture, de la sylviculture et de l'utilisation des terres. Face à ce constat, une solution alternative à l’agriculture conventionnelle existe déjà : l’agriculture régénératrice. Ce concept s’appuie sur une approche systémique qui considère l’agriculture au travers du prisme environnemental, social et économique. L’objectif de la démarche est de tendre vers la résilience et la stabilité des écosystèmes agricoles sur le long terme, tout en maintenant la viabilité économique des exploitations. Les pratiques agronomiques régénératrices permettent de générer des impacts positifs nets sur l’écosystème dans sa globalité : santé du sol, biodiversité, séquestration du carbone, cycle de l’eau, niveau de vie des agriculteurs, etc. La priorité est cependant mise sur la restauration de la qualité des sols.
Basée sur une démarche d’adaptation et d’expérimentation, la transition vers ce type d’agriculture va de pair avec l’amélioration des chaînes de valeur basées sur le Vivant, main dans la main avec les agriculteurs et les organisations.
*6e rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), 2023.
Paillage d'un oranger - nord du MarocAgriculture régénérative ou régénératrice ?
Les termes « agriculture régénératrice » et « agriculture régénérative » sont tous deux utilisés pour désigner le même concept. En revanche, la terminaison en « rice » s’avère plus correcte en français, d’un point de vue linguistique, là où la terminaison en « ive » est un dérivé de la langue anglaise. Outre le périmètre agronomique, l’approche régénératrice contribue à amplifier le concept plus large d’économie régénérative.
Quelle différence avec l’agriculture de conservation des sols ?
L’agriculture régénératrice n’est pas un concept totalement nouveau. Ses principaux leviers de mise en œuvre font partie du concept d’agroécologie, une approche globale visant à redéfinir la façon dont l’homme interagit avec son environnement, vers toujours plus de durabilité. De plus, l’agriculture régénératrice repose sur les mêmes piliers que l’agriculture de conservation des sols, à la seule différence qu’elle ne se limite pas à l’idée de préservation ou de restauration. La notion de « régénération » va un pas plus loin et cherche à améliorer les systèmes de production pour leur permettre de générer des impacts positifs, au profit du Vivant.
Quelles sont les pratiques agricoles considérées comme régénératrices ?
Les agriculteurs qui ont recours à une démarche régénératrice au sein de leur exploitation font le choix de méthodes de culture et d’élevage raisonnées.
Les techniques de conservation des sols et de gestion des cultures
- La réduction du travail du sol : il s’agit d’éviter au maximum la pratique du labour, qui consiste à ouvrir et à retourner la terre. On lui préférera des techniques qui ne perturbent pas le fonctionnement biologique des sols. Le semis direct, par exemple, consiste à semer directement dans les résidus de la culture précédente, ou dans un couvert végétal, sans avoir besoin de labourer.
- Les couverts végétaux : il est nécessaire de protéger la surface du sol avec une couverture végétale morte ou vivante. La première solution consiste à utiliser des résidus de végétaux, sous la forme de paillage ou d’amendement (couverture morte). La seconde implique de recouvrir la terre en semant des plantes de couverture en interculture, c’est-à-dire entre deux cultures principales (couverture vivante).
Couvert végétal en interculture - France- La rotation et la diversification des cultures : il s’agit d’allonger le plus possible la durée entre deux cultures similaires sur la même parcelle de terre cultivée. L’objectif pour l’agriculteur est donc de diversifier son portefeuille de cultures et de ne pas dépendre d’une matière première largement majoritaire. Il peut semer plusieurs essences simultanément sur le même champ, opter pour des cultures intercalaires (entre les rangées) ou encore choisir de semer des cultures intermédiaires, qui permettront de couvrir le sol par la même occasion.
En plus de cela, les agriculteurs sont encouragés à utiliser des engrais et autres produits d’origine naturelle et organique, à l’image du fumier ou du biochar (charbon biologique).
L’intégration d’arbres via la pratique de l’agroforesterie
L’agroforesterie est une pratique majeure de l’agriculture régénératrice. Elle désigne l’introduction ou la gestion d’arbres et d’arbustes en périphérie et/ou au sein des parcelles de culture et d’élevage. L’agroforesterie peut exister sous différentes formes et arrangements dans l’espace : haies périphériques et intraparcellaires, alignements d’arbres, îlots boisés, cultures intercalaires ou mélangées, vergers-maraîchers, jardins-forêts, etc. Leur point commun est qu’ils engendrent tous de nombreux impacts régénératifs positifs sur les systèmes agricoles et sur leur production.
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