Reforest’Action / Une École de la forêt pour développer des modèles agroforestiers à Madagascar
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Une École de la forêt pour développer des modèles agroforestiers à Madagascar

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Nouvelles stratégies face à la crise environnementale malgache

Madagascar fait partie des pays les plus impactés par le réchauffement climatique. En conséquence, près de 6 millions d’habitants sont sévèrement touchés par la famine.

Si le système agricole et alimentaire malgache subit de plein fouet les conséquences du changement climatique, les pratiques traditionnelles telles que la culture du brulis contribuent fortement à l’érosion des ressources naturelles.

Afin d’améliorer sa situation écologique et environnementale, l’île aspire à de nouvelles stratégies d’agriculture durables. Les enjeux d’avenir pour la population malgache reposent sur la préservation de l’environnement, l’accès aux ressources naturelles obligatoires pour la santé des humains et le développement des comportements écologiques.

En février 2022, 60 000 arbres ont été mis en terre à Analamanga grâce au projet financé par Reforest’Action et porté sur le terrain par Siel Bleu et 2400 sourires. Pour ralentir et inverser la tendance actuelle liée à la disparition des forêts, le groupement associatif a mis en place l’École de la forêt : une structure dédiée aux impacts socio-économiques d’une gestion forestière et agricole soucieuse de l’environnement, qui réalise l’Objectif de Développement Durable n°15 des Nations Unies.

Une jeunesse actrice du changement

D’après une enquête démographique de l’UNFPA, le Fonds des Nations Unies pour la population, 64 % de la population malgache a moins de 25 ans. Pourtant, seul 1 enfant sur 4 aura la chance de fréquenter un établissement scolaire.

Afin d’éviter, d’enrayer et d’inverser la dégradation des écosystèmes, l’École de la forêt propose une réponse cohérente aux carences de formation dans le domaine agricole et notamment agroforestier. Ce programme d'impact est destiné à engager et former la jeune génération vers une transition durable. Au cœur de la démarche, les jeunes agriculteurs de moins de 25 ans ou les enfants scolarisés dont la plupart œuvrent déjà aux côtés de leurs parents en dehors des heures d'école.

Le permis de construire de l’école a été délivré début septembre 2022 et la construction aura lieu au cours des six prochains mois. En attendant que la pépinière de l'école soit prête pour former les élèves, la structure agit d’ores et déjà en dehors des murs. Au sein de la pépinière utilisée pour le reboisement,15 personnes ont déjà intégré le processus de formation sur la saison 2021-2022 et 20 nouveaux bénéficiaires y participent en 2022-2023. En parallèle, grâce à une unité mobile, des actions de sensibilisation ont lieu sur le terrain, touchant plusieurs milliers de personnes dans les communes et dans les écoles.

L’agroforesterie, une solution pour la sécurité alimentaire

Dans un milieu où la pauvreté des sols et de la population vont de pair, des méthodes de préservation environnementales et de nouveaux modèles économiques sont nécessaires pour subvenir aux besoins.

Afin d’accélérer la prise de conscience collective nécessaire, l’École de la forêt vise à réduire continuellement l’impact de la production sur les écosystèmes et couvre tout le processus, de la production d’intrants aux étapes en aval telles que la transformation, la commercialisation et la consommation. Elle propose une approche holistique de l’éducation des agriculteurs autour des modèles agroforestiers et apporte une vision large de ces nouveaux modèles d’agriculture et aborde un éventail de sujets comme l’apiculture, le compostage et l’engrais biologique. Comment reboiser par l’agroforesterie, quels modèles sylvicoles adopter ? La compréhension des agroécosystèmes complexes et des interactions entre les biotopes crée un socle de connaissances permettant une prise de décision éclairée.

Ainsi, l’École de la forêt valorise quatre principes visant à produire sans nuire :

  • Préserver les ressources naturelles et la biodiversité locale grâce à la rotation des cultures et l’agroforesterie ;
  • Limiter les externalités négatives comme la culture du brûlis et son impact direct sur la prolifération des feux de brousse, ou bien la qualité de l’eau imputée à l’érosion des sols ;
  • Améliorer les revenus et augmenter la production agricole grâce à la synergie et l’association des cultures ;
  • Valoriser l’humain et les bénéfices pour la santé publique grâce à une meilleure qualité de l’air, de l’eau, et une diversification nutritionnelle.

Agir pour le développement territorial dans la région d’Analamanga

Le retour de la forêt signe également l’engagement d’une croissance économique locale pour la région malgache d’Analamanga. Outre la transition agricole amorcée par l’École de la forêt, celle-ci permettra également la création de 35 postes. Le développement économique devrait à son tour accélérer le retour des institutions et des services publiques tels que les hôpitaux, qui font défaut dans la région.

Découvrez-en plus sur l’École de la forêt co-fondée par l’association Siel Bleu et 2400 sourires au travers du témoignage de l’un de ses fondateurs, Romain Lagache.

Si notre partenaire 2400 sourires multiplie les initiatives pour développer les compétences des jeunes malgaches, il se rapproche également des étoiles. Entre terre, ciel et forêt, l’école sera dotée d’une lunette astronomique et contribuera à sensibiliser les élèves aux sciences astronomiques.