Rendre à l’arbre une place centrale dans le quotidien des agriculteurs nigérians
Le Nigéria a perdu 60 millions d’hectares de forêts primaires tropicales au cours du XXe siècle. Aujourd’hui, 5% de la surface forestière du pays continue à être déforestée chaque année. Dans ce contexte de sévère recul des forêts nigérianes, Reforest’Action s’associe à l’entreprise locale Green Sahara Farms pour replacer l’arbre et ses innombrables bénéfices au cœur de la vie quotidienne des cultivateurs.
Grâce au développement de systèmes agroforestiers consistant à intégrer des arbres autour et au sein des champs des agriculteurs, ceux-ci bénéficieront des multiples services écosystémiques issus des arbres plantés, qu’ils soient économiques, comme la diversification de leurs productions grâce aux arbres fruitiers et la génération d’un revenu complémentaire par la vente des fruits sur les marchés locaux, ou environnementaux, comme l’enrichissement des sols cultivés grâce aux nutriments fournis par les arbres ou l’apport d’un couvert forestier protecteur aux cultures sous-jacentes.
L’intégration des arbres au sein des parcelles agricoles permettra ainsi non seulement de développer et de pérenniser ces nouveaux systèmes agroforestiers, mais aussi d’augmenter la productivité de leurs cultures principales, collectées par Green Sahara Farms pour être vendues aux entreprises agroindustrielles locales à des fins d’exportation ou d’usage national.
La diversité des essences, garante de la pérennité des systèmes agroforestiers
Au sein d’un système agroforestier, la diversité des cultures présente de nombreux avantages, dont celui de mieux assurer la sécurité alimentaire des cultivateurs et de leurs familles, de diversifier leurs sources de revenus, de mieux répartir le travail de récolte au cours des différentes périodes de l’année selon la saisonnalité de chaque espèce, et de mieux répondre aux variations de la demande sur les marchés.
Par exemple, au sein d’un champ d’anacardiers, pourvoyant une récolte principale de noix de cajou qui sera agrégée par le biais de Green Sahara Farms et vendue à des entreprises agroindustrielles, le projet permettra d’installer une multitude d’essences d’arbres, autour et au sein même du champ. Parmi celles-ci, les essences fruitières plantées, telles que le papayer ou le grenadier, délivreront, à terme, une récolte secondaire de fruits, pour la consommation personnelle de l’agriculteur ou pour la vente sur des marchés locaux. Les essences légumineuses, telles que l’acacia ou le cassier, riches en matières azotées, permettront d’apporter, via leur système racinaire, les nutriments nécessaires à la fertilisation des sols, ainsi que du fourrage au bénéfice du bétail. Quant aux essences de haut-jet, telles que le ficus ou le baobab, elles prodigueront un couvert forestier protecteur au-dessus des cultures vivrières.
L’interaction entre les arbres plantés dans le cadre du projet et les cultures agricoles préexistantes sera ainsi bénéfique à la production et entraînera progressivement une amélioration du niveau de vie et de la sécurité alimentaire des agriculteurs associés.
La bioéconomie circulaire au service de la sécurité alimentaire des populations
Ce projet, développé dans le cadre de la Circular Bioeconomy Alliance établie par Son Altesse Royale le Prince de Galles, développe une bioéconomie circulaire fondée les écosystèmes agroforestiers. En permettant la gestion durable et la transformation circulaire des ressources biologiques issues des arbres, le projet vise à améliorer les conditions de vie des agriculteurs locaux tout en préservant les ressources naturelles. Suleiman Dikwa, PDG de Green Sahara Farms, témoigne de l’aspect central au projet qu’est la sécurité alimentaire des populations, permise par le déploiement de cette bioéconomie circulaire : « A l’aune du changement climatique, l’alimentation et l’agriculture sont au centre de nombreuses questions primordiales auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui. Comment prendre en compte les enjeux de la préservation des ressources naturelles et de la production de ressources alimentaires suffisantes pour répondre aux besoins de nos communautés ? En tant qu’entreprise, Green Sahara Farms s’engage dans des projets ambitieux, centrés sur l’alimentation et l’agriculture de demain. »