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Piloter l’impact des écosystèmes forestiers et agroforestiers : la démarche de Reforest’Action

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Afin d’accélérer et d’étendre la mise en œuvre de solutions fondées sur la nature (NbS) de haute qualité, des outils robustes sont nécessaires pour surveiller la stabilité et la santé des écosystèmes. La mesure d’impact est ainsi la clé pour suivre et démontrer les résultats et les bénéfices de ces solutions pour le climat, la biodiversité et les populations. L’innovation technologique ouvre aujourd’hui de nouvelles perspectives pour l’accompagnement des projets de restauration des écosystèmes forestiers et agroforestiers. Le Pôle Impact de Reforest’Action, fondé en 2021, s’appuie notamment sur la modélisation, la télédétection et la géomatique (SIG) afin de préparer, de renforcer ou de compléter les enquêtes effectuées sur le terrain, et de construire un processus robuste d’évaluation de la stabilité des écosystèmes forestiers et agroforestiers restaurés, et des impacts qu’ils génèrent. Cette démarche de pilotage de l’impact, conçue de façon holistique, permet à Reforest’Action d’agir de façon efficace à grande échelle, et d’apporter toujours davantage de transparence aux financeurs. 

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Un pôle dédié à la mesure d’impact

  Fondé en 2021, le Pôle Impact de Reforest’Action mène des travaux de recherche et d’innovation pour développer un système complet d’information et d’analyse de données quantitatives et qualitatives autour des écosystèmes restaurés et de leurs impacts sur le climat, la biodiversité, le système sol-eau et les communautés locales. L’objectif : répondre aux besoins liés au développement des projets (par exemple en adaptant leur design aux enjeux locaux, en mettant en place une gestion adaptative et en optimisant la durabilité des écosystèmes restaurés) ainsi qu’aux besoins des investisseurs qui financent ces projets, notamment en termes de transparence et de traçabilité.  

Les quatre piliers de la mesure d’impact pour Reforest’Action

« Parce que l’objectif de Reforest’Action est de développer et de monitorer des projets de restauration des écosystèmes forestiers et agroforestiers en tenant compte de leur stabilité, de leur santé et de leurs impacts à long terme, nous nous appuyons, dans nos travaux, sur quatre piliers de multifonctionnalité qui soutiennent la stabilité des écosystèmes : le climat, la biodiversité, le système sol-eau et les communautés », indique Carole Renner, responsable du Pôle Impact de Reforest’Action. Au travers du processus de pilotage de l’impact, l’objectif est ainsi de s’assurer que chaque projet forestier ou agroforestier permet de :

  • Limiter les impacts globaux et locaux du changement climatique grâce la séquestration du carbone dans la biomasse et dans les sols, et grâce à l’influence de la forêt sur le microclimat via la limitation de l’impact des vents et du rayonnement solaire.
  • Développer l’accueil de la biodiversité en renforçant la qualité et la diversité des habitats dont la flore, la faune et la fonge dépendent pour développer des populations stables qui contribueront à la résilience de l’écosystème.
  • Garantir l’harmonie du système sol-eau en préservant l’intégrité des sols et en s’assurant du bon fonctionnement des cycles de l’eau et des nutriments afin d’entretenir la disponibilité des ressources hydriques et minérales nécessaires au bon développement de la flore et de la faune.
  • Générer des bénéfices pour les populations locales en contribuant à améliorer la nutrition et la sécurité alimentaire, en fournissant des produits non alimentaires (par exemple, du bois ou des produits médicinaux), en préservant les ressources en eau potable, en générant des revenus et en contribuant à la durabilité économique locale, en sensibilisant les populations à la préservation et à l'entretien des forêts, en améliorant l'autonomie dans la gestion du projet et l'équité dans l'accès à ses bénéfices, et en créant ou restaurant des sites qui ont une valeur culturelle ou spirituelle ou qui fournissent des services récréatifs.

Des outils essentiels pour optimiser la stabilité des écosystèmes restaurés

Dès la phase de conception du projet, des critères d’évaluation – adaptés au contexte, à la typologie et aux enjeux du projet – sont ainsi sélectionnés au sein de chacun de ces quatre piliers. L’impact est ensuite estimé puis mesuré au sein d’un ensemble d’indicateurs, via un panel d’outils fondés sur la science et la technologie. Ces indicateurs permettront de suivre les impacts générés par les écosystèmes forestiers et agroforestiers au moins jusqu’à 30 ans après leur restauration. Au fil de leur suivi, une gestion adaptive, qui prend en compte les évolutions des écosystèmes et de leur contexte, sera mise en place afin d’optimiser leur stabilité et leur santé.

« Cette démarche de projection et de mesure d’impact, conçue de façon holistique, nous incite à collecter davantage d’informations sur nos projets et sur leurs composantes (espèces d’arbres utilisées, techniques de préparation, de gestion ou de récolte, écosystèmes forestiers de référence, etc.) et ainsi de fournir une aide à la décision dès le design du projet », explique Carole Renner. « In fine, l’utilisation de nos outils dédiés à l’impact nous permettra de soutenir la stabilité de l’écosystème dans le temps en concevant des designs de projets de plus en plus adaptés et multifonctionnels, et en fournissant les données nécessaires à l’adoption d’une gestion adaptative, essentielle dans un contexte de changements climatiques et sociétaux. Cette stabilité écosystémique prend en compte la résistance de l’écosystème face aux perturbations, mais aussi sa résilience, soit sa capacité à se rétablir après une dégradation. Elle repose ainsi sur une fertilité naturelle du sol, un système eau sain, une biodiversité riche et fonctionnelle, l’atténuation du changement climatique et de son incidence, ainsi que sur la valeur que représente l’écosystème pour les êtres humains qui l’influencent. »  

Une démarche transparente pour engager les investisseurs

Véritable guide pour la conception, le suivi et l’évaluation des projets, ce processus permet aussi d’apporter aux investisseurs des données concrètes sur l’impact de leur contribution. « Nous voulons embarquer pleinement les entreprises qui financent des projets de restauration d’écosystèmes », poursuit Carole Renner. « En leur fournissant des données chiffrées et suivies dans le temps, nous avançons dans les projets en transparence avec eux. Nos contributeurs n’ont plus seulement le rôle de financeurs : ils sont engagés dans la compréhension des projets qu’ils financent, et de leur influence sur l’environnement et sur les communautés qui y sont connectées. Ces outils de projection et de mesure d’impact ne sont ainsi pas seulement des outils de modélisation et d’aide à la décision. Ils permettent de mieux comprendre ce qu’implique un travail avec la nature, avec les écosystèmes. »

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Le pilotage de l’impact, au cœur de la restauration des écosystèmes forestiers et agroforestiers

  De la phase de conception d’un projet de restauration à l’évaluation de ses résultats jusqu’à 30 ans après sa mise en œuvre, notre processus de pilotage de l’impact permet autant de guider les équipes sur le terrain dans l’implémentation des activités et dans la gestion du projet, que d’informer les investisseurs de la santé et des bénéfices fournis par l’écosystème dont ils ont financé la restauration.    

La phase de conception du projet : analyse pré-projet et projection de l’impact

Des analyses géospatiales pour contextualiser le projet

En amont de l’implémentation d’un projet, des analyses géospatiales sont conduites grâce à l’étude d’images satellitaires et de bases de données géospatiales, afin de contextualiser le projet, de mieux comprendre les enjeux et les risques spécifiques à son écosystème et sa localisation, et de vérifier son adéquation à notre cahier des charges et (ou) aux critères d’éligibilité d’éventuels cadres de certification (notamment les standards internationaux de certification carbone).  

La sélection de critères d’évaluation pour encadrer la mesure d’impact du projet

De cette étude préliminaire découle la sélection de critères d’évaluation, qui correspondent aux enjeux de stabilité et d’impact qui influencent ou sont influencés par le projet, directement ou indirectement. A partir de ces critères d’évaluation, les indicateurs à monitorer sont choisis, ainsi que les méthodes de suivi employées. Il peut s’agir, par exemple, de critères concernant l’influence de l’écosystème sur le microclimat, des habitats maintenus ou créés pour la biodiversité, de l’intégrité fonctionnelle du biote du sol ou encore de l’augmentation de la sécurité alimentaire pour les communautés locales.

Cette méthode de sélection de critères, propre à chaque projet, se fonde notamment sur le référentiel The Road to Restoration co-publié par le World Resources Institute (WRI) et l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture des Nations Unies (FAO). Elle permet de fixer des priorités dans la première ébauche du design du projet, et de commencer à concevoir un plan de monitoring cohérent pour mesurer les impacts du projet au fil de son développement et à long terme.  

Des outils de projection pour estimer les impacts du projet

Adossée aux critères d’évaluation définis précédemment pour le projet, une estimation des résultats attendus est réalisée via des outils de projection développés par Reforest’Action. L’objectif : comprendre les paramètres qui influenceront les différents impacts de l’écosystème restauré afin de définir, en amont, une conception optimale du projet de restauration. Ces outils donnent également aux investisseurs une estimation des impacts quantifiés avant la réalisation du projet, afin de pouvoir adapter leur contribution à leurs propres objectifs. Aujourd’hui, Reforest’Action a achevé le développement de trois outils de projection de stabilité et d’impact :

  • Le premier permet de fournir une estimation du potentiel de stockage du carbone pour chaque projet en fonction de sa conception et de sa localisation, et donne un résultat estimé du nombre de tonnes équivalent CO2 séquestrées sur 30 ans. Cet outil et sa méthodologie ont été validés par Bureau Veritas.
  • Le second est dédié à l’évaluation de la capacité du projet à soutenir la biodiversité en fournissant un habitat de qualité, diversifié et en limitant les perturbations qui l’affecte. Cet outil, développé par Reforest’Action en se fondant sur les recommandations du Royal Botanic Gardens, Kew, permet d’estimer comment le projet permet la restauration des caractéristiques structurelles et biologiques d’un écosystème de référence.
  • Le troisième, fondé sur les travaux de CIFOR-ICRAF, permet d’évaluer l’adaptation des espèces d’arbres et d’arbustes présentes sur le projet aux conditions de sol, à la topographie, et aux conditions climatiques actuelles et futures du site de restauration.

Ces trois produits seront complétés par d’autres outils de projection, en cours de développement. C’est ainsi sur la base de ces différentes études préliminaires que le design final du projet peut être établi, en lien avec le Project Implementer sur le terrain, ainsi que le plan de monitoring qui permettra de suivre la stabilité et les impacts de l’écosystème sur un minimum de 30 ans.

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La phase d’initiation du projet : échantillonnage et mesure des états initiaux

  En amont de l’implémentation du projet, il est essentiel de réaliser les états initiaux qui serviront de référence pour le suivi de l’évolution des impacts. Pour ce faire, un plan d’échantillonnage est réalisé. Il permet de clarifier les placettes qui feront l’objet des suivis à distance et sur le terrain.

Afin de s’assurer de leur représentativité, une étude géospatiale, mise en parallèle avec les éléments de design du projet, permet de subdiviser le projet en zones homogènes. C’est au sein de ces zones homogènes que seront distribuées les placettes. Certaines de ces placettes sont permanentes. D’autres sont variables, et peuvent évoluer lors de chaque occurrence de suivi terrain en fonction des résultats du suivi distant réalisé par télédétection. En effet, l’exhaustivité de ce dernier permet de cibler des zones dont l’évolution diffère du reste de leur zone homogène, qui n’auraient pas été détectées en suivant l’échantillonnage permanent, mais dont la visite s’avère pourtant souhaitable.

Une fois le plan d’échantillonnage initial validé, les mesures servant à établir les états initiaux, c’est-à-dire les mesures des indicateurs d’impact avant l’implémentation du projet, peuvent être conduite. Puis l’implémentation du projet peut avoir lieu.

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La phase d’évaluation de la santé et de la stabilité de l’écosystème restauré

Analyse d’indicateurs par télédétection

Le Pôle Impact de Reforest’Action évalue différents indicateurs pour estimer la santé et la stabilité de l’écosystème. Certaines de ces évaluations sont conduites par télédétection, et concernent notamment le calcul et l’analyse de différents indices de végétation, tels que l’indice de teneur en humidité de la végétation (NDMI), qui permet de déceler un éventuel stress hydrique dans le peuplement, et l’indice de vigueur et de densité de la biomasse (NDVI). Associés l’un à l’autre, ces deux indices permettent d’obtenir une vue d'ensemble de la santé de la végétation et d’identifier de potentiels dysfonctionnements.     

Mesures sur le terrain

Les missions sur le terrain, orientées par l’analyse de ces données géospatiales, cibleront alors, en plus des placettes permanentes de suivi, les zones identifiées à distance comme étant en état potentiel de stress, mais aussi celles qui semblent plus saines, afin de mieux comprendre les caractéristiques de l'écosystème à l’origine de ce différentiel.

Durant les cinq premières années du projet, Reforest’Action vérifie également que les activités du projet, telles que la production des plants en pépinières, les formations des communautés, la plantation des arbres et leur entretien, se déroulent de façon optimale et sont conformes au design déterminé. Ces premiers contrôles sont réalisés notamment via des missions d’audit sur le terrain, conduites par Reforest’Action.  

Recommandations de gestion adaptative

De ce suivi sur le terrain résulte une analyse affinée de la santé de l’écosystème, tant en termes de taux de survie que de croissance des arbres, ainsi que de la diversité de l’écosystème, des signes de régénération et des risques sanitaires ou climatiques qui pourraient l’affecter.

Parce que la validation des caractéristiques techniques du projet est nécessaire pour affiner les projections d’impact et assurer un suivi approprié, Reforest’Action peut demander à ce que des actions correctives soient mises en place par le Project Implementer en cas de non-conformité, et formuler des recommandations de gestion adaptative afin d’optimiser la santé et la stabilité de l’écosystème.

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La phase de monitoring de l’impact : mesure des résultats obtenus au sein de 4 piliers

  En parallèle de l’évaluation de la santé et de la stabilité de l’écosystème restauré, différentes méthodologies sont appliquées pour mesurer concrètement les impacts générés par l’écosystème forestier ou agroforestier restauré sur le climat, la biodiversité, le système sol-eau et les communautés. Ce suivi s’effectue à la fois à distance, via des enquêtes par formulaires ou des analyses géospatiales, et sur le terrain.

In fine, la mesure de l’ensemble de ces impacts permet d’observer la multifonctionnalité des écosystèmes, de vérifier leur résistance et leur renouvellement face aux perturbations. Elle permet, toujours, de mieux accompagner le projet dans la durée, en implémentant une gestion adaptée aux évolutions du projet et de son contexte.  

CLIMAT : Mesurer le carbone séquestré grâce à l’écosystème restauré

Afin de mesurer le carbone séquestré grâce à l’écosystème restauré, une étude est réalisée par télédétection par un partenaire externe pour évaluer la teneur en carbone de la biomasse vivante (aérienne et souterraine) et en déduire son équivalent CO2. Cette analyse est complétée par des mesures de la croissance effective des arbres, dont découle le calcul du carbone stocké dans leur biomasse, et peut s’accompagner d’un échantillonnage de sol réalisé sur le terrain et analysé en laboratoire pour déterminer la quantité de carbone organique stocké dans les premiers horizons du sol (litière, complexe organo-minéral). Nous pouvons ainsi étudier l’évolution du stockage du carbone grâce à l’implémentation du projet forestier ou agroforestier.    

BIODIVERSITE : Mesurer l'évolution de la diversité de la faune et de la flore

Parce que la diversité des essences au sein d’un écosystème forestier ou agroforestier est un facteur clé de la qualité des habitats fournis à la faune, le suivi de l’évolution de cette diversité végétale au fil des années du projet est essentiel. L’indice de Shannon, l'un des indices de diversité les plus couramment utilisés en écologie, est influencé par la richesse spécifique et la distribution des espèces végétales au sein de l’écosystème. Cet indice est suivi sur le terrain lors de la surveillance de la santé et de l’évolution de l’écosystème, et, afin d’améliorer la fréquence et l’exhaustivité de cette information, il est également calculé par télédétection grâce à la méthodologie des espèces spectrales. Ces outils nous permettent de mieux contrôler par télédétection l’évolution des écosystèmes restaurés afin d’optimiser les missions de suivi sur le terrain et de proposer des mesures correctives dès qu’une évolution négative est détectée.

Des techniques de suivi terrain de la biodiversité animale, telles que l'ADN environnemental, la bioacoustique, les pièges photographiques et l’inventaire naturaliste, peuvent également être incluses dans le plan de monitoring afin d’évaluer la faune présente au sein de la zone du projet et de caractériser ses interactions avec l’écosystème. Ces études permettent de faire le lien entre certaines caractéristiques de l’écosystème et la biodiversité, et ainsi d’améliorer toujours la qualité de l’habitat pour la faune au sein du projet et dans le design de futurs projets.     

SOL ET EAU : Mesurer l’impact de l’écosystème sur le système sol-eau

« Le sol est le fondement de la stabilité et de la productivité de l'écosystème forestier, ainsi que de la santé et la vigueur des arbres. L'analyse de la structure du sol, de sa fertilité et de son biote est nécessaire afin de comprendre comment les différentes activités mises en œuvre dans le cadre du projet l'influencent, et d’effectuer, en fonction, de meilleurs choix de gestion », indique Léa Tordera, chargée d’impact pour Reforest’Action. Pour ce faire, des échantillonnages de sol sont réalisés puis analysés en laboratoire afin de mesurer différents indicateurs tels que la teneur en argile, en sable ou en limon, le pH de l’eau, la teneur en azote et en phosphore assimilable, ou encore la diversité bactérienne dans le sol. Ces résultats sont ensuite comparés à ceux d’un sol sain de référence. Des analyses complémentaires visant à étudier plus précisément l’activité biologique dans le sol, comme l’étude de la nématofaune (vers microscopiques), peuvent être mobilisées afin de suivre la restauration d’un biote fonctionnel et complet, apte à recycler les nutriments pour les mettre à disposition de la végétation et ainsi de l’ensemble de l’écosystème.

L’impact des projets sur l’eau est très variable selon le contexte du projet. Les arbres et leur système racinaire ont un rôle de filtration de l’eau et de rétention des polluants et des sédiments qui pourraient affecter la qualité et la circulation de l’eau dans le bassin versant. En fonction de l’ampleur de ces enjeux sur le projet, des outils de suivi de terrain peuvent être mis en place pour contrôler l’impact du projet sur l’eau. Par exemple, des mesures de qualité et de débit peuvent être effectuées dans les cours d’eau connectés au projet, afin de suivre leur évolution.

COMMUNAUTES : Évaluer les bénéfices pour l'économie locale et les communautés

« Dans la mesure où ce sont les communautés locales qui veilleront à protéger et à maintenir l’écosystème restauré sur le long terme, il est essentiel que le projet de restauration leur fournisse des avantages adaptés et durables. En mesurant ces impacts sociaux et économiques, nous nous assurons qu'au cours du temps, ils restent pertinents, suffisants et bien distribués au sein de la population ciblée », explique Juliette Martz, chargée d’impact pour Reforest’Action. Différents outils de collecte de données à distance sont utilisés en lien avec le Project Implementer. L’ensemble de ces données vise notamment à évaluer le nombre de bénéficiaires du projet, le pourcentage de représentation des femmes au sein de cette population, le nombre de formations dispensées auprès des communautés, le nombre d’emplois créés et le niveau de revenus supplémentaires générés. Ces données peuvent être enrichies par une mission terrain réalisée par Reforest’Action en cas d’enjeu social majeur, lors de laquelle les populations concernées par le projet sont consultées et les bénéfices sociaux et économiques mesurés. Des recommandations visant à améliorer les avantages sociaux du projet peuvent alors être formulées par Reforest’Action lorsqu'un écart ou une faiblesse est constaté.  

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Reforest’Action est aujourd’hui en mesure de proposer une démarche de pilotage de l’impact pour tout type d’écosystème forestier et agroforestier autour de quatre piliers clés : le climat, la biodiversité, le système sol-eau et les communautés. Cette démarche s’applique à des projets développés par Reforest’Action comme par d’autres acteurs, ainsi qu’à des écosystèmes forestiers ou agroforestiers déjà en place. Parallèlement, la digitalisation de ce processus et le développement d’une plateforme MRV (Measurement, Reporting & Verification) sont en cours. L’objectif est d’offrir au marché un outil qui permette d’optimiser et de mesurer l'impact des solutions fondées sur la nature (NbS). Cet outil permettra de démontrer la valeur générée par ces solutions, au moyen d'indicateurs clés de performance et via des données fiables, traçables et vérifiables. Sans un suivi robuste et une démonstration des impacts générés, les solutions fondées sur la nature n'ont en effet pas de valeur pour les investisseurs qui ont besoin de prouver l'impact de leurs actions. La qualité et la vérification des données sont ainsi un levier central pour redonner confiance au marché, et par conséquent promouvoir les investissements dédiés à la préservation, la restauration et la gestion durable des écosystèmes.  

Pour en savoir davantage sur l’apport spécifique de la télédétection au processus de pilotage de l’impact développé par Reforest’Action, consultez l’interview de Richard Sourbès : « Télédétection et géomatique : l’innovation technologique au service de l’accompagnement des projets forestiers et agroforestiers »