Les conditions idéales pour planter un arbre
Où planter sur une parcelle ?
L’emplacement de l’arbre doit être choisi en fonction de son étalement et de sa taille définitive. Afin d’assurer un espace ensoleillé favorable au développement de l’arbre, il est préférable d’établir un emplacement situé à plus de 2mètres des bâtiments. Les terrasses bétonnées, canalisations et nappes phréatiques sont à proscrire, au risque d’être dégradées.
Quelle est la période de plantation idéale ?
Les espèces feuillues sont plantées entre novembre et mars. Cette période caractérisée par un ensoleillement réduit (moins de de 10 heures de jour en 24h) induit le repos végétatif des plants. Tandis que la croissance des végétaux est mise en veille, la sève descend dans les racines afin de favoriser l’enracinement du plant et d’emmagasiner les ressources nécessaires pour le printemps. Le moment de plantation opportun sera également déterminé en fonction du niveau de tolérance d’une essence aux gelées, aux inondations et aux sécheresses.
Quelles essences introduire ?
Les pépinières produisent une grande diversité d’arbres fruitiers, forestiers ou d’ornements destinés à être replantés. Sur place, des experts prodiguent des conseils relatifs à la compatibilité des essences par rapport à la superficie de la parcelle, au type de sol, au climat et aux caractéristiques souhaitées. Si certaines espèces ont la réputation de pousser plus rapidement comme le tilleul, le saule pleureur ou l’érable argenté, les arbres fruitiers ou arbres à fleurs, à la croissance plus lente, apporteront également de nombreux autres bénéfices.
Au sein d’un même cortège d’espèces, les essences indigènes, menacées ou rares sont idéales afin de compléter l'écosystème existant. En l’occurrence, planter des espèces de Pin de Salzmann, de chêne liège, ou d’Alisier de Fontainebleau peut être un acte de conservation et de migration assistée1. Un peuplement d’espèces mélangées sera plus sain et les espèces résilientes sont à favoriser compte tenu des changements climatiques.
Si les chênes et certains conifères semblent mieux s’accommoder à la chaleur, les phénomènes de sécheresse restent un problème majeur.
En outre, certaines essences méditerranéennes s’acclimateront mieux sur des territoires plus au Nord ou en altitude. Des plants diversifiés sur le plan génétique renforceront également la résistante du peuplement face aux parasites, aux maladies et aux conditions climatiques extrêmes.
Comment planter un arbre ?
Préparer la trouaison
L’arbuste doit être planté à la même profondeur qu’il l’était en pépinière. La trouaison doit être effectuée à une profondeur de 50 à 60 centimètres et faire 3 fois la taille de la motte. Afin d’optimiser le drainage du sol, les parois peuvent être « brisées » à l’aide d’une pioche. Finalement, un tuteur peut être placé dans le trou avant introduction du plant pour accompagner la croissance de l’arbre.
Planter l’arbre
L’arbre est placé dans le trou en veillant à ce que la motte racinaire reste sous le niveau du sol. La terre ajoutée peut être décompactée à l’aide de terreau, de compost et d’engrais organique. Du sable peut également être ajouté pour améliorer le drainage du sol.
Réaliser le paillage
Composé de matières organiques (copeaux, paille, gazon), le paillage limite la végétation concurrente et le phénomène de battance lié à la pluie. Pendant 2 à 3 ans, il maintiendra des conditions agronomiques et climatiques favorables à la pousse de l’arbre ainsi qu’un sol frais et humide.
Protéger les arbres
De nombreux phénomènes menacent la croissance d’arbres nouvellement plantés. Afin d’y remédier, des gaines, des manchons ou des clôtures de protection peuvent être installés pour protéger l’arbre des prédateurs.
Est-ce bien de planter un arbre ?
Les avantages à planter un arbre
Puissants outils de purification de l’air et véritables refuges pour la biodiversité, les arbres protègent les cultures contre les aléas naturels et fournissent des îlots de fraîcheurs : planter un arbre, c’est donc aussi miser sur l’avenir de sa parcelle et de l’écosystème qui s’y loge. Leur impact est notable à plusieurs aspects.
- Les écosystèmes : En outre, la plantation d’arbres contribue à la protection des écosystèmes existants. Ils permettent de protéger les territoires environnants des aléas naturels tels que le vent, les inondations ou les glissements de terrain. Une fois tombées, leurs feuilles constituent une matière organique riche pour la fertilité des sols, nécessaire au bon fonctionnement de l’écosystème forestier.
- Les émissions carbone : Grâce à son rôle de puits de carbone, l’arbre stocke le CO2 dans le bois et dans les sols, contribuant ainsi à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Géré de manière durable, l’arbre se révèle nécessaire à la transition énergétique et à la réduction des combustibles fossiles.
- La biodiversité : Refuge pour la biodiversité, il favorise également le développement naturel de son écosystème. En outre, le chêne pédonculé joue un rôle majeur dans l’accueil de la faune et la flore, se démarquant ainsi d’autres espèces indigènes par ce fort potentiel d’accueil. Cette essence, une fois plantée, est en effet le foyer d’un large panel d’insectes (plus de 400 espèces de papillons, 100 espèces de coléoptères, une douzaine de mouches et de guêpes), d’oiseaux, de mammifères, de lichens et de champignons.
Les limites de la plantation d’arbres
Toutes les essences ne se valent pas, et planter un arbre peut se révéler contreproductif si le choix de la station, de l’espèce ou la gestion forestière appliquée au peuplement en devenir ne sont pas adaptés.
Certaines essences sont moins résistantes que d’autres aux sécheresses ou aux aléas biotiques. Un phénomène illustré par le peuplement de Monchique au Portugal, où l’eucalyptus joue en défaveur de son environnement et des communautés locales. Introduite en masse dans les années 1950 afin de lutter contre l’érosion des sols, cette espèce invasive hautement inflammable couvre aujourd’hui un quart du pays et nourrit le risque d’incendies. Dans le cas des forêts artificielles, la plantation d’espèces non indigènes peut également appauvrir l’écosystème et mettre en danger les réserves d’eau.
L’intérêt d’une plantation peut également être remis en cause dans le cadre de projets de très grande échelle. Pratiquée à outrance ou en monoculture, cette pratique peut s’écarter des enjeux de protection et restauration des écosystèmes naturels existants.
L’Éthiopie a par exemple initié en 2010 un programme de plantation d’envergure intitulé « Green Legacy initiative », reposant sur l’introduction de 350 millions d’arbres en un seul jour2.
Ces campagnes massives de plantation d’arbres ne génèrent donc parfois pas que des résultats encourageants : faute de gestion, 75% des graines semées ou des arbres plantés n’ont pas abouti3.
Ainsi, la plantation peut parfois présenter certaines limites. S’il est vrai qu’un arbre contribue à la captation carbone et donc à la lutte contre le réchauffement climatique, la démarche peut également avoir des conséquences néfastes si elle est mal pratiquée. Pour que l’arbre joue un rôle réel sur la captation du CO2, il doit être planté au bon endroit, au bon moment, faire l’objet d’une gestion sylvicole adaptée et durable et avoir un cycle de vie qui s’inscrit sur la durée.
Sources :