Une étude scientifique, parue en octobre 2020 dans la revue Nature, révèle que la restauration des zones dégradées par l’exploitation industrielle ou agricole serait bien plus efficace que prévu pour lutter contre le réchauffement du climat et l’érosion de la biodiversité. Pourtant, la restauration des écosystèmes ne reçoit à ce jour que 1% du financement dédié au défi climatique mondial. Cette étude clé paraît alors que s’ouvrira en 2021 la Décennie des Nations Unies pour la Restauration des Écosystèmes.
La restauration des écosystèmes est essentielle
Parmi les écosystèmes qui ont été convertis en terres agricoles ou affectés par l’exploitation industrielle, une équipe internationale de scientifiques s’est attachée à identifier des zones à restaurer en priorité, sans que cela ne nuise à la production alimentaire. Il s’agit, d’après l’étude, de zones situées principalement dans les tropiques (Amazonie, Amérique Centrale, Afrique de l’Ouest, Asie du Sud-Est) et constituées de prairies, de savanes, de zones humides, et, bien-sûr, de forêts.
Les résultats de cette étude sont clairs : en plus de l’indispensable préservation des écosystèmes naturels encore indemnes, la restauration de 30% de ces zones prioritaires permettrait d’empêcher plus de 70% des extinctions d’espèces et d’absorber près de 50% des émissions de CO2 accumulées dans l’atmosphère depuis le début de la révolution industrielle au 18e siècle.
Autrement dit, il ne s’agit pas de choisir entre protéger ou restaurer les écosystèmes naturels - mais bel et bien d’agir à la fois pour leur protection et leur restauration. Ainsi, en ce qui concerne les écosystèmes forestiers en particulier, la préservation des forêts existantes, la restauration de forêts dégradées et l’extension du couvert forestier représentent des solutions essentielles pour agir positivement en faveur du couple indissociable climat - biodiversité.
Comment restaurer les écosystèmes ?
Restaurer un écosystème dégradé, c’est tendre à retrouver l’écosystème d’origine, avant sa dégradation par les activités humaines ou des aléas naturels. Par exemple, dans le cas d’une forêt dégradée par la déforestation, la restauration peut être active, via la plantation d’arbres qui ont disparu de la zone, ou semi-active, via la régénération naturelle assistée, qui permet de contribuer à la restauration des forêts sans passer par la plantation. Dans l’Etat du Rondônia, en Amazonie brésilienne, le projet financé par Reforest’Action vise ainsi notamment à restaurer, grâce à la reforestation, des parcelles ayant été converties en pâturages ou en cultures agricoles, puis abandonnées, une fois les sols dégradés, afin de retrouver à terme l’état forestier qui caractérisait ces zones avant l’intervention de l’homme.
Parent pauvre des politiques climatiques, la restauration des écosystèmes naturels ne recueille à ce jour que 1% des financements dédiés à la lutte contre le réchauffement planétaire. La Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes qui s’ouvrira en 2021 devrait contribuer à orienter davantage de fonds au profit de la restauration et ainsi d’agir plus rapidement et efficacement en faveur du climat et de la biodiversité au service de l’ensemble du Vivant.
Une solution complémentaire à la réduction de notre empreinte sur l’environnement
Bien que cette étude soit assurément importante, elle ne nous exempte pas pour autant de modifier nos modes de vie pour réduire, en amont, notre empreinte sur la forêt et nos émissions de CO2, afin de contribuer à limiter la déforestation mondiale et le réchauffement climatique. Pour en savoir plus, téléchargez notre guide gratuit de sensibilisation pour mieux comprendre, sensibiliser et agir pour les forêts.