Depuis le mois d’octobre, les feux de forêts se multiplient en Californie. Reforest’Action revient sur cette véritable catastrophe humaine et écologique.
Octobre : 90 000 hectares détruits au nord
Début octobre, au nord de San Francisco et dans la région viticole de la Nappa Valley, une quinzaine d’incendies se sont déclarés simultanément. La région a brûlé pendant plusieurs semaines avant que les feux ne puissent être maîtrisés. Au total, plus de 90 000 hectares ont été dévastés, 10 000 bâtiments détruits et 44 personnes tuées. Ce bilan fait de ces incendies les plus meurtriers de l’histoire des Etats-Unis.
Décembre : 130 000 hectares détruits au sud
Après le nord de la Californie, c’est le sud de l’Etat qui a été touché début décembre : une série d’incendies gigantesques se sont déclarés autour de Santa Barbara, de San Diego et de Los Angeles. « Thomas Fire », « Rye fire », « Skirball Fire », « Creek Fire » : le bilan de ces feux, tout juste maîtrisés aujourd’hui, s’élève à 130 000 hectares détruits. Des centaines de bâtiments sont partis en fumée, des milliers de personnes ont été évacuées, une personne est morte en prenant la fuite.
La région fait désormais face à des coulées de boue meurtrières. Et une catastrophe en entraîne une autre : dans ces zones dévastées par le feu, il n’y a en effet plus de végétation pour absorber l’eau et retenir les sols.

© NOAH BERGER / AP
Pourquoi la Californie brûle-t-elle ?
Le réchauffement climatique
L'une des causes majeures de ces incendies provient de la longue sécheresse qui affecte la Californie depuis cet été. Fin octobre, Los Angeles a frôlé les 40 °C lors d’un épisode de canicule exceptionnel. Le réchauffement climatique favorise ainsi les départs de feux, et ces feux relâchent, en retour, de grandes quantités de carbone dans l'atmosphère, qui viennent contribuer plus encore à l'effet de serre et renforcer le réchauffement du climat.
Les vents chauds
Les vents de Santa Ana, qui touchent habituellement la région à l’automne, sont aussi en cause. Chauds, secs, puissants, ils peuvent transformer le moindre feu de broussailles en un brasier incontrôlable en quelques minutes.
La proximité entre les lieux d’habitation et les espaces naturels
Ces incendies également soulignent l’urbanisation des espaces naturels liée au développement de la Californie. L’installation d’habitations dans des zones où les risques d’incendie sont très élevés rend propice la propagation des feux déclenchés par l’homme. De plus, en cas d’incendie, le travail des pompiers est rendu compliqué par ce phénomène d’étalement urbain et le nombre de victimes risque de s’accroître.
Pour lutter contre les risques d’incendie, il s’agirait donc de concentrer les nouvelles constructions au sein de zones urbaines déjà partiellement développées, et d’interdire les projets immobiliers dans les territoires ruraux afin de préserver la biodiversité.

© NOAH BERGER / AP