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ReforesTerra : un projet qui permettra de restaurer 2 000 hectares de forêt amazonienne au Brésil

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Reportages terrain

Co-développé par Reforest’Action et l’ONG Rioterra au Brésil, le projet ReforesTerra a été validé selon les standards VCS et CCB en novembre 2023. Résultat de plusieurs mois de travail, cette validation atteste de la conformité du projet aux exigences de l’organisme certificateur. ReforesTerra est un projet ARR (Afforestation, Reforestation & Revegetation), qui correspond à la typologie attribuée aux projets permettant de développer les puits de carbone forestier en restaurant le couvert végétal grâce à la plantation ou à la régénération naturelle assistée. L’objectif de ce projet est de restaurer la couverture forestière du bassin versant de Baixo Rio Jamari au travers de la création de 2 000 hectares de forêts secondaires sur des pâturages agricoles dégradés. Les impacts attendus vont bien au-delà des aspects climatiques : le projet exercera une influence positive sur le système hydrique de la région, sur la biodiversité indigène ainsi que sur le bien-être des communautés locales.

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ReforesTerra : un projet d'ampleur en Amazonie

Le projet ReforesTerra au Brésil est ancré dans la région sud de la forêt amazonienne, dans l'État de Rondônia. Alors que la région était presque entièrement recouverte de forêts, la zone du projet n’a conservé que 40% de sa couverture forestière originelle.

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Top left: location of Rondônia State in Brazil. Bottom left: location of the project zone in Rondônia State. Right: Project zone and location of communities

Comprendre le contexte local

Au Brésil, la déforestation est corrélée à plusieurs événements historiques majeurs. Dès 1970, la création de l'Institut de colonisation et de réforme agraire (INCRA) traduit la volonté du pays de développer massivement l’agriculture et d’étendre la frontière agricole sur la forêt. Via la fragmentation des terres et le développement d’axes routiers majeurs, l’État du Rondônia devient le berceau d’une politique de colonisation agricole de grande ampleur. Plus tard, au XXIe siècle, l'implantation de l'agrobusiness en Amazonie signe le début d’une production agricole industrialisée, chassant toujours plus loin les peuples autochtones.

La colonisation agricole de l’État du Rondônia a transformé radicalement le paysage, les modèles et les dynamiques socioculturels. Elle a modifié la relation des communautés avec la nature et a donné lieu à divers conflits territoriaux entre les populations traditionnelles, les migrants et les accapareurs de terres. Aujourd'hui, les principaux moteurs de la déforestation dans la région, comme ailleurs Amazonie brésilienne, sont l'élevage de bétail et la culture à grande échelle de produits agricoles.

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Activité d'élevage de bétail, responsable de la déforestation en Amazonie

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Bras du fleuve Jamari

Les spécificités de la zone du projet

Le projet ReforesTerra est implanté au cœur d’une zone hydrique remarquable : le bassin versant de Baixo Rio Jamari. Long de 563 km et drainant une zone de presque 30 000 km², le fleuve Jamari est un affluent du Rio Madeira, l'un des cours d'eau les plus importants du bassin amazonien. La région est en outre un passage clé pour les « rivières volantes », ces volumes d’eau atmosphériques qui se déplacent sous l’effet du vent au-dessus de la forêt amazonienne. Par conséquent, la dégradation des forêts et la déforestation dans cette zone contribuent à réduire l'approvisionnement en eau de la moitié sud de l'Amérique Latine**.

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Zone du bassin versant de Baixo Rio Jamari

La région du projet se caractérise également par un niveau de biodiversité élevé, bien qu'en diminution constante. On y trouve des forêts ombrophiles ouvertes et denses, qui se caractérisent toutes deux par la discontinuité et la hauteur de leur canopée. La flore indigène amazonienne contient un nombre impressionnant d’espèces d'arbres par hectare. Concernant la faune sauvage, la zone abrite plus de 100 espèces de mammifères, 500 espèces d'oiseaux et 90 espèces d'amphibiens*. Le Rio Madeira, quant à lui, est le détenteur de la plus grande diversité de poissons au monde***.

Incluant sept municipalités, les frontières du projet regroupent environ 180 000 habitants**** : un chiffre qui a presque doublé au cours des vingt dernières années. L'élevage bovin est la première source de revenus pour près de la moitié de la population rurale, ce qui en fait la première activité économique de la région. Le peu de terres restantes est utilisé pour la production de soja, de café et de cacao. Les données disponibles dans la région témoignent de l'absence d'opportunités d’emplois : moins de 20% de la population en âge de travailler bénéficiait d’un emploi en 2019.

*Rioterra, 2019 **Zemp et. al, 2014 ***Ohara et al., 2015 ****Recensement réalisé en 2022

Le Code forestier brésilien

Dans la deuxième moitié du XXe siècle, afin de protéger la biodiversité et de diminuer les conflits d’occupation de l’espace au sein des réserves autochtones, l'État brésilien instaure des zones de conservation obligatoires dans chaque exploitation agricole. Ces zones, alors définies par le Code forestier brésilien, comprennent des Réserves Légales (LR) et des Aires de Préservation Permanente (PPA). Une LR correspond à un pourcentage de chaque propriété agricole où la forêt doit être maintenue, tandis qu’une PPA vise à protéger au maximum les zones à fort intérêt écologique, comme les berges des rivières. Au début des années 1990, le gouvernement fédéral du Rondônia met en place un Plan agricole et forestier (PLANAFLORO) qui s’aligne sur le zonage socio-écologique de l'État, avec pour objectif de favoriser le milieu agricole tout en promouvant un développement durable et intégré.

Bien que cette loi soit toujours en application, elle est en réalité très peu respectée. En cause, le manque de ressources et de convictions des petits exploitants. Pourtant, face à des mesures répressives contraignantes, comme l’interdiction d’obtenir un crédit bancaire, la nécessité de protéger les forêts sur leurs terres devient de plus en plus évidente pour les communautés. En leur donnant les moyens de restaurer les forêts, le projet ReforesTerra aidera les agriculteurs à se mettre en conformité avec la réglementation brésilienne.

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Terre dégradée appartenant à un agriculteur local

Restaurer la forêt amazonienne

Dans le bassin versant de Baixo Rio Jamari, les terres ripariennes sont principalement recouvertes de pâturages dégradés et peu productifs, parsemées çà et là de forêts résiduelles isolées dans le paysage agricole. Le projet ReforesTerra vise à restaurer 2 000 hectares de terres privées au travers de l’engagement des propriétaires fonciers installés jusqu'à 5 kilomètres au-delà de la limite géographique du bassin versant. Les parcelles sélectionnées doivent impérativement inclure une ou plusieurs zones de conservation légales (LR ou PPA), couvrant au moins 10% de la surface totale.

Les travaux forestiers

L’activité principale du projet consiste à créer des forêts secondaires par la plantation de plus de 90 essences natives provenant d’une pépinière locale. Démarrés fin 2022, les travaux de reboisement s’articulent autour de deux techniques distinctes :

1) « Framework Tree Planting » : il s’agit de replanter un mix d’essences à croissance rapide, qui développeront rapidement la structure de la forêt, et d’essences à croissance lente, qui permettront de créer un écosystème favorable à la régénération naturelle future. Cette technique de plantation à forte densité est appliquée dans 75% de la zone du projet.

2) « Nucléation » : au sein des 25% restants, présentant un plus fort potentiel de développement spontané, la régénération naturelle assistée est privilégiée. La nucléation est une technique de restauration novatrice qui consiste à stimuler la régénération de la forêt et la dispersion des graines en plantant des arbres à certains endroits stratégiques tout en favorisant la succession des arbres déjà existants.

Les activités de plantation auront lieu de novembre à mars, pendant la saison des pluies, chaque année pendant 3 ans.

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Schéma des deux modèles de plantation différents utilisés dans le design du projet ReforesTerra

Pour les deux modèles, la plantation des arbres est assurée par les propriétaires mobilisés et auxquels sont distribués les plants. La préparation du sol, le suivi et l’entretien des arbres pendant les deux premières années sont assurés grâce au soutien de l’équipe technique de Rioterra, qui accompagne les agriculteurs dans toutes les étapes et assure la durabilité du projet. À partir de la troisième année, la bonne santé des arbres devient la responsabilité de chaque propriétaire, tandis que Rioterra continue à réaliser un suivi annuel.

La mobilisation des agriculteurs

Le projet ReforesTerra repose entièrement sur l’engagement des agriculteurs locaux, propriétaires de leurs terres. Certains membres de l’équipe de Rioterra, appelés « project extentionists », font le tour des propriétés agricoles pour convaincre les agriculteurs de contribuer à la restauration de la forêt. Les objectifs du projet sont présentés aux intéressés, qui ont ensuite la possibilité de faire visiter leur exploitation pour vérifier son éligibilité. Un contrat est ensuite signé entre les propriétaires volontaires et notre partenaire Rioterra. Les termes de l'accord de participation, clairement explicités, indiquent les obligations des deux parties. Le propriétaire accepte que le projet mené sur ses terres soit sous le contrôle de Rioterra, et doit par conséquent permettre l’accès à la zone. Il reconnait également que le Code forestier brésilien est applicable à sa propriété et que le déboisement futur de ses terres entraînera le non-respect de cette loi. Il s’engage donc à entretenir correctement les arbres plantés et à prévenir les aléas sur le long terme. En cas de vente des terres, le contrat relatif au projet est transmis au nouveau propriétaire.

En contrepartie, les agriculteurs recevront chaque année, de 2026 à 2052, des « Paiements pour Services Écosystémiques » (PSE) visant à rémunérer leur contribution à la restauration des écosystèmes forestiers. En renonçant à exploiter une partie de leurs terres au profit de la plantation d’arbres, ils supportent un coût d’opportunité, c’est pourquoi les paiements sont proportionnels à la superficie reboisée. Leur versement est cependant conditionné au bon déroulement des activités. En plus de cette redevance annuelle, les participants se verront doter de tout le matériel nécessaire à la plantation et à l’entretien de la forêt : barrières, grillages, outils, etc.

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Signature de contrat entre Rioterra et un propriétaire foncier local

Agir au-delà du climat

Les impacts de ce projet de restauration dépassent largement la dimension climatique. En plus d’augmenter les stocks de carbone, le projet ReforesTerra permettra en priorité de protéger les ressources en eau du bassin versant, mais également de restaurer la biodiversité indigène et de renforcer les capacités économiques et matérielles des propriétaires terriens.  

L’impact sur le climat

Le projet ReforesTerra est développé avec l’ambition d’atténuer le changement climatique grâce à la création de forêts secondaires permanentes sur des terres déboisées. L’objectif moyen de séquestration carbone est de 24 516 tonnes équivalent CO2 par an, soit un total de 735 491 tCO2e, ou 367 tCO2e/ha, sur la période de crédit de 30 ans. La plantation d’un riche panel d’essences natives vise à accroître la capacité de stockage du carbone par la forêt, dans les arbres mais aussi dans les arbustes et le sol forestier.

Au cours de la vie d’un projet carbone, la quantité de carbone stocké dans les arbres plantés est monitorée. Tous les trois ans, les arbres dont le diamètre est supérieur à 5 cm sont comptabilisés et les stocks de carbone sont calculés à l'aide d'équations complexes, dites allométriques.

L’impact sur l’eau

Développé sur une zone riparienne d’importance, le projet a pour objectif principal d’améliorer la qualité et d’augmenter la quantité d’eau disponible dans la région. L’appauvrissement de la ressource en eau et de son usabilité représente en effet un challenge croissant pour les habitants, et notamment pour les agriculteurs.

Co-bénéfice majeur du projet ReforesTerra, la protection des rivières et des ruisseaux fera l’objet d’un monitoring basé sur plusieurs indicateurs clés : vitesse d’écoulement, quantité d’oxygène dissout, pH, température, etc. Dix points d’eau ont été sélectionnés pour recevoir ces mesures tous les trois ans. Le suivi de l’évolution des résultats sur 30 ans permettra d’évaluer concrètement et précisément l’impact du projet dans la durée. En outre, quelque 2 100 personnes devraient bénéficier d'une amélioration de la qualité de l'eau et/ou d'un meilleur accès à l'eau potable grâce au projet.

L’impact sur la biodiversité

Par le reboisement et la régénération naturelle assistée, le projet permettra de développer la richesse floristique de la zone et de promouvoir la conservation des essences indigènes. La restauration d’une forêt dense, avec une canopée fermée et diversifiée, assurera une continuité écologique avec les forêts relictuelles. Ceci sera notamment propice à l’accueil de nombreuses espèces d’oiseaux caractéristiques de la région. À partir de leur chant, des études ornithologiques seront menées dans dix points focaux de la zone du projet. Un inventaire sera ainsi réalisé tous les 3 ans dans le cadre du plan de suivi du projet.

L’impact sur les communautés

Enfin, l’impact socio-économique est un autre pilier du projet ReforesTerra. Il est prévu d’accompagner 600 propriétaires terriens dans le reboisement de leurs terres agricoles. Outre le soutien économique accordé sous la forme de Paiement pour Services Écosystémiques (PSE) et l’opportunité de mise en conformité avec le Code forestier en vigueur, le projet est également créateur d’emplois. Dans un premier temps, 37 personnes issues de communautés locales seront employées à temps plein, et 12 autres à temps partiel, au sein des pépinières ou en tant que « project extensionist ». D’autre part, la plantation d’essences fournissant des produits forestiers autre que le bois, comme des fruits, permettra aux agriculteurs d’en bénéficier. Ces différents volets généreront un impact positif pour environ 1500 bénéficiaires indirects.

À côté de cela, le projet a pour ambition d’autonomiser les agriculteurs engagés en leur proposant une formation aux méthodes de reboisement : planter, entretenir et protéger les forêts dans la durée. Le renforcement des capacités des propriétaires passera aussi par la prévention du risque d’incendie via l’apprentissage de diverses techniques coupe-feu.

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Pépinière du projet, gérée par l'équipe locale de l'ONG Rioterra

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Visite des équipes de ReforesTerra et Rioterra sur les parcelles des agriculteurs

ReforesTerra : un projet développé par Reforest’Action

Depuis 2021, Reforest’Action travaille au développement du projet ReforesTerra. Ce dernier correspond à la typologie ARR (Afforestation, Reforestation & Revegetation) attribuée aux projets permettant de développer les puits de carbone forestier en restaurant le couvert végétal grâce à la plantation ou à la régénération naturelle assistée. En favorisant la séquestration du carbone, le projet contribue ainsi à l’atteinte de la neutralité carbone au niveau planétaire.

En 2023, ReforesTerra a été audité puis validé par un auditeur externe selon le standard VCS (Verified Carbon Standard), l’un des standards internationaux de contribution à la neutralité globale les plus utilisés au monde. Ce standard, géré par Verra, une organisation américaine à but non lucratif, garantit que les tonnes équivalent CO2 séquestrées par le projet respectent un certain nombre de critères de qualité. Le projet sera vérifié par VCS tous les trois ans pendant 30 ans. Chaque vérification lui permettra de générer un nombre de crédits carbone certifiés correspondant à la quantité de carbone réellement séquestrée par les arbres plantés. ReforesTerra bénéficie également de la certification CCB (Climate, Community & Biodiversity) de Verra, qui atteste que le projet génère des impacts positifs à la fois sur le climat, sur les communautés locales et sur la préservation de la biodiversité.

ReforesTerra est ce que l’on appelle un projet « groupé », c’est-à-dire qu’il pourra être agrandi dans le futur, si les hectares de terre supplémentaires respectent les critères d’éligibilité préalablement validés par le standard. De plus, le projet suit la méthodologie AR-ACM0003 intitulée "Boisement et reboisement des terres à l'exception des zones humides". Cette méthode est à l’origine des fondements du projet ; elle définit par exemple les réservoirs de carbone (arbres, arbustes, bois mort, etc) ou encore les co-bénéfices à prendre en considération.  

Instaurer une gouvernance solide

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Schéma de gouvernance du projet carbone ReforesTerra

Pour permettre le déploiement du projet sur le sol brésilien, Reforest’Action a créé un SPV (Special Purpose Vehicule). Cette structure de droit brésilien porte le nom de REFORESTERRA - Restauração de Ecossistemas Florestais Ltda.

À travers REFORESTERRA Ltda, Reforest’Action s’est associée à Rioterra, un centre d’études brésilien œuvrant pour un modèle de développement de la région amazonienne qui combine la conservation et la durabilité de la nature avec l'amélioration de la qualité de vie des populations locales. En tant que co-developpeur, Rioterra est responsable de l’implémentation du projet sur le terrain et assure le lien avec les agriculteurs locaux. Les rôles de chacun sont définis de manière détaillée dans un contrat liant Reforest’Action et Rioterra ; l’implémentation et la certification du projet étant le résultat de leur étroite collaboration. Le projet est financé par deux fonds d’investissement : ABF (Amazon Biodiversity Fond) et LFNR (L’Oréal Fund for Nature Regeneration). Rioterra ainsi que les financeurs du projet font partie de la gouvernance de REFORESTERRA Ltda et prennent part aux décisions qui concernent le SPV.

Le rôle de Reforest’Action

Dans le contexte de développement du projet carbone, REFORESTERRA Ltda occupe le rôle particulier de « project proponent » ou « maître d’ouvrage ». Selon Verra, ce statut désigne l'organisation qui porte la responsabilité globale du projet et qui peut en démontrer la réalisation finale. En d’autres termes, au travers de ce SPV, Reforest’Action est en charge de tous les aspects de la gestion du projet et de leur coordination générale : besoins, objectifs, calendrier, budget, etc.

Le transfert des droits carbone

Un autre point important concerne le transfert des droits carbone : en tant que « project proponent », REFORESTERRA Ltda assure la génération et la gestion des crédits carbone et est responsable des flux financiers entre les fonds et les parties prenantes du projet.

Au cours des 30 ans de suivi du projet, des crédits carbone seront émis, à intervalles réguliers, après chaque vérification par le VVB (Validation & Verification Body)*. La propriété de ces unités climatiques, et donc le droit de les vendre sur le marché du carbone, sera attribuée à REFORESTERRA Ltda. Les crédits seront ensuite transmis aux deux financeurs du projet, à la hauteur et selon les clauses définies dans chaque contrat. Les propriétaires terriens conservent l’entière propriété de leurs terres et des arbres qui y sont plantés.

*VVB = organisation agréée par Verra pour fournir des services de validation et/ou de vérification conformément aux règles du programme VCS.

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Construire un projet holistique

Le développement d’un projet carbone validé par un standard international, suivant une méthodologie précise, fait l’objet d’un montage rigoureux jalonné de nombreuses étapes. Cette méthode, particulièrement longue et complexe, permet d’aboutir à un résultat de qualité.

Novembre 2021 marque le kick-off du projet ReforesTerra. S’ensuit une mission de due diligence menée par les financeurs. La conception du projet, la définition de ses objectifs et de son modèle économique, la rédaction détaillée du PDD* (Project Design Document), l’évaluation des risques et l’élaboration du plan de suivi ont lieu entre décembre 2021 et mai 2022. Inscrit sur le registre de Verra en juillet 2022, le projet obtient la validation du standard plus d'un an plus tard, en novembre 2023, après un audit de terrain exigeant réalisé en janvier 2023. Les prochaines grandes étapes liées à la certification du projet se dérouleront en 2026 et comprennent la réalisation d’une première campagne de monitoring des impacts ainsi qu’un audit de vérification permettant la délivrance des premiers crédits carbone. Ces deux événements se reproduiront ensuite tous les 3 ans.

*Document qui décrit en détail la planification d'un projet carbone et la manière dont il répond à chacune des exigences d'un standard de certification carbone.

La consultation des parties prenantes locales

Assurer l’engagement des communautés locales ainsi que leur compréhension des actions menées est essentiel au bon déroulement d’un projet carbone. Dans le cas du projet ReforesTerra, la consultation des parties prenantes locales a été réalisée au cours du mois de février 2022. Les réunions se sont tenues en personne et à distance auprès de 24 institutions, dont 10 associations de propriétaires fonciers. Les objectifs principaux de ces moments d’échange étaient de fournir aux participants des informations complètes sur la mise en œuvre du projet, de discuter des risques et des avantages en toute transparence, de transmettre des notions clés sur le changement climatique et les marchés du carbone et de recueillir les commentaires des parties prenantes. En plus de ces consultations préliminaires et de réunions d'information régulières, un mécanisme de collecte des réclamations a été mis en place. Le « grievance mechanism » a pour objectif de donner aux parties prenantes la possibilité de faire part de leurs préoccupations de manière anonyme par le biais de différents canaux, de leur apporter une réponse rapide et transparente et de faciliter le processus de gestion adaptative.

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Réunion de consultation des parties prenantes locales

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Visite des équipes de ReforesTerra et Rioterra sur les parcelles des agriculteurs  

La construction de scénarios de référence

Afin de garantir un suivi juste et précis des impacts pendant toute la durée de vie du projet, des baselines (ou scénarios de référence) sont construites dans les trois premières années suivant le démarrage des activités. À titre d’exemple, les quantités de CO2 séquestrées grâce au projet sont calculées en comparant le scénario de référence à la situation post projet. La différence d’émissions ou de séquestration entre ces deux scénarios permet de déterminer la quantité de crédits carbone auxquels le projet peut prétendre. Concernant ReforesTerra, la baseline relative aux impacts sur les communautés locales a déjà été réalisée, tandis que celles sur les impacts climat, eau et biodiversité seront achevées pendant l’année à venir.

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Visite des équipes de ReforesTerra et Rioterra sur les parcelles des agriculteurs

Si les premières activités sur le terrain ont démarré en 2022, le projet ReforesTerra n’est qu’au début de son implémentation. Les années à venir seront riches en mobilisations, en plantations, et surtout, en résultats. Le démarrage de cette initiative de grande ampleur témoigne de la puissance du marché carbone volontaire, outil sans lequel le financement d’un tel projet de restauration n’aurait pas été possible.